MIT révolutionne le béton avec ec³, un matériau capable de stocker l’énergie
- ARKTechNews

- 4 oct.
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Le MIT a dévoilé une avancée qui pourrait transformer à la fois la construction et l’énergie : un béton conducteur baptisé ec³ (electron-conducting carbon concrete). Contrairement au béton traditionnel, ce matériau intègre du noir de carbone à l’échelle nanométrique, créant un réseau conducteur capable de stocker et restituer de l’électricité. L’idée est simple : faire des infrastructures bâties (murs, routes, fondations) de véritables réservoirs d’énergie.
Des performances multipliées par dix
D’après les chercheurs, la nouvelle génération d’ec³ peut stocker dix fois plus d’énergie que les prototypes précédents. Concrètement, un mètre cube de ce béton peut accumuler plus de 2 kilowatt-heures, assez pour alimenter des appareils domestiques simples. Un prototype de voûte fabriquée au MIT a même permis de faire fonctionner une LED et un ventilateur tout en conservant sa solidité structurelle. Cette avancée réduit drastiquement l’espace nécessaire : là où il fallait 45 m³ de matériau auparavant, 5 m³ suffisent désormais.

Une innovation à l’échelle nanométrique
Le fonctionnement repose sur un réseau fractal de particules de carbone formé à l’intérieur du ciment. Grâce à des électrolytes organiques améliorés et à une méthode de coulée optimisée, les chercheurs ont réussi à surmonter l’un des principaux obstacles : permettre aux électrolytes de pénétrer dans le matériau et d’assurer une conductivité durable. Les électrodes peuvent désormais être épaisses, tout en gardant des performances linéaires en fonction de leur taille et du nombre de cellules empilées.
Des applications à grande échelle
Les perspectives sont vastes : routes chauffantes contre le verglas, trottoirs auto-alimentés, bâtiments capables de stocker l’énergie solaire produite sur leurs toits, ou encore infrastructures de recharge intégrée pour véhicules électriques. Au Japon, un consortium incluant Aizawa Concrete collabore déjà avec le MIT pour explorer une mise en œuvre industrielle.
Des défis à relever
Malgré son potentiel, le matériau soulève des questions. L’ajout de carbone noir peut fragiliser le béton à long terme. Les chercheurs doivent encore tester la résistance du matériau face aux cycles climatiques, aux fissures et aux décharges répétées. Le coût de production et l’intégration dans des chantiers réels restent aussi à évaluer. Mais si ces obstacles sont levés, ec³ pourrait redéfinir le rôle des bâtiments : non seulement abriter, mais aussi produire et stocker l’énergie.
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Sources :
High energy density carbon–cement supercapacitors for architectural energy storage — MIT ec³ Hub / PNAS


