Meta revoit sa stratégie IA : une possible fin de l’ouverture autour de Behemoth
- ARKTechNews
- il y a 6 jours
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LLaMA a construit la réputation “open-source” de Meta
Meta a marqué les esprits dès 2023 en lançant LLaMA, sous licence GPL v3, et en renouvelant sa promesse d’ouverture avec LLaMA 2 et 3. Ces mises à disposition gratuites ont facilité l’émergence d’un véritable écosystème, avec modifications communautaires, startups spécialisées, et contributions externes à PyTorch. Mark Zuckerberg défendait alors cette stratégie comme une voie vers la sécurité, l’innovation et l’efficacité tout en attirant les meilleurs talents.
Behemoth : l’IA superpuissante qui reste dans l’ombre
Aujourd’hui, le géant technologique envisage un tournant stratégique. Le Superintelligence Lab, dirigé par Alexandr Wang, a terminé son entraînement du modèle Behemoth, un LLaMA 4 gigantesque à 288 milliards de paramètres actifs (2 000 milliards au total). Pourtant, ses performances internes ont déçu, et son lancement public est désormais incertain .
La pression des investissements et la question de la monétisation
Meta a intensifié ses investissements : campagnes de recrutement à neuf chiffres, fusion avec Scale AI (14,3 Md$), et centaine de milliards injectés dans ses infrastructures cloud. Dans ce contexte, libérer gratuitement un modèle aussi onéreux à produire représenterait un manque à gagner potentiellement significatif, d’autant que des partenariats financiers autour des LLaMA hébergés existent déjà.

Meta affime un double modèle public/privé
Meta affirme maintenir sa ligne « nous continuerons à publier des modèles open-source », tout en réservant la porte ouverte à des modèles fermés pour des raisons stratégiques et sécuritaires. Le contrôle de l’accès permettrait une meilleure maîtrise réglementaire, une protection contre la fuite de la technologie et une différenciation produit dans un marché concurrentiel.
Une menace pour l’écosystème open-source
Un Behemoth fermé constituerait un tournant majeur. Il signifierait que le niveau supérieur de l’IA, celui rivalisant avec GPT‑4.5 ou Claude 3.7 sur des benchmarks STEM, resterait exclusif à Meta. En conséquence, l’innovation open-source pourrait se détourner vers des alternatives chinoises (DeepSeek, Moonshot AI) ou rester cantonnée à des projets communautaires plus modestes.
Impacts géopolitiques et économiques
L’IA étant au cœur de la compétition technologique globale, ce positionnement fermé renforcerait le rôle des géants US (OpenAI, Google, Meta) tout en excluant startups et institutions publiques. Dans l’arène internationale, la Chine tirerait profit d’un vide laissé par l’aversion progressive de Meta envers l’open source.
L’abandon potentiel de Behemoth en open source représente une rupture philosophique pour Meta. Passer d’un idéal d’ouverture systématique à un modèle hybride (modèles grand public vs modèles fermés stratégiques) signifierait que l’ouverture IA n’est plus un principe fondamental, mais une stratégie sélective. L’écosystème global pourrait s’en ressentir, amplifiant l’hégémonie des superpuissances tech et déclenchant un repositionnement des alternatives ouvertes. L’avenir dira si Meta saura concilier puissance, innovation commune et contrôle stratégique, ou si l’ère open-source touche à sa fin…
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