La Chine déploie un Digital ID national : entre protection des données et surveillance accrue
- ARKTechNews
- il y a 2 jours
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Un lancement officiel ce 15 juillet 2025
Le 15 juillet 2025, le gouvernement chinois a mis en service le système national de Digital ID (网号), appelé aussi "Cyberspace ID". Disponible via une application mobile officielle, il génère un identifiant alphanumérique unique crypté pour les internautes, remplaçant les identifiants traditionnels tels que les numéros de téléphone ou cartes d’identité réels. Plus de six millions d’utilisateurs avaient déjà téléchargé l’application à fin mai, et plus de 67 applications, parmi lesquelles WeChat, Taobao et Douyin, sont compatibles.
Présenté comme antipiratage, mais lourd de risques
Les autorités expliquent que le système vise à réduire la collecte excessive de données personnelles (jusqu’à 89 % en moins, selon des tests pilotes) et à limiter les fuites ou fraudes d’identité. Le Washington Post rapporte que ce Digital ID pourrait faire office de "bouclier incontournable", tout en remettant en cause la confidentialité par anonymisation.
Vers une surveillance amplifiée et personnalisée
Selon des experts, ce système risque de permettre une surveillance encore plus ciblée. Centraliser l’identification des comptes multiplateformes facilite la censure personnalisée et la restriction d'accès, telles des formes de "digital exile". Des universitaires comme Lao Dongyan (Université Tsinghua) et Shen Kui (Université de Pékin) avaient critiqué le système, avant que leurs publications ne soient supprimées.

Une centralisation sous contrôle étatique
Officiellement, le Digital ID est "volontaire" mais ses liens avec six agences, dont le ministère de la Sécurité publique et l’administration du cyberespace, rendent son usage quasi obligatoire. Il s’inscrit dans un contexte de surveillance numérique renforcée depuis des années : collecte biométrique massive, réseau Skynet, Social Credit System.
Réactions internationales et enjeux majeurs
À l’étranger, le débat s’intensifie sur l’exportation de ce modèle. Des pays occidentaux, notamment les États-Unis, s’alarment d'un projet d'"autoritarisme numérique global" visant à étendre l’influence chinoise via la standardisation d’infrastructures de surveillance. En Chine même, des médias comme The Economist soulignent l’enjeu : transférer le pouvoir de contrôle des entreprises technologiques à l’État.
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