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Comment l’IA transforme notre façon de parler : une normalisation linguistique subtile

  • Photo du rédacteur: ARKTechNews
    ARKTechNews
  • il y a 1 jour
  • 3 min de lecture

Une étude du Max Planck Institute for Human Development, analysant plus de 700 000 heures de podcasts et de vidéos YouTube, révèle une adoption croissante de mots caractéristiques de ChatGPT dans le langage courant : « delve », « tapestry », « nuance », et autres. L’usage de ces termes a progressé de 51 % depuis le lancement de ChatGPT, même chez des locuteurs n’ayant jamais utilisé l’outil.

Ce changement s'accompagne d’une tonalité plus structurée et polie — qualifiée par certains d’"intelligence artificielle à l’oral" — qui favorise la clarté mais potentiellement au prix d’une uniformisation stylistique et d’une perte de voix personnelle.


Les conséquences : clarté accrue ou expression appauvrie ?

Sur le plan positif, l'influence de ChatGPT améliore la clarté et le vocabulaire, en particulier pour les personnes non natives ou ayant besoin de structurer leurs idées (étudiants, professionnels…). Cependant, des experts alertent sur la disparition progressive des traits personnels : l’émotionalité, les idiomes régionaux ou le style unique peuvent être érodés par cette homogénéisation linguistique.


Un feedback culturel : l’IA façonne le langage humain autant qu’elle en apprend

Des études sociolinguistiques plus récentes montrent que l'influence linguistique des IA dépasse le texte écrit et s’immisce dans la parole parlée et l’intonation. L’usage d’un vocabulaire académique devient courant, entraînant une rationalisation de la communication orale, qui peut marginaliser les dialectes ou les expressions culturelles locales . Un phénomène de boucle de rétroaction culturelle se met en place : l’IA, entraînée sur nos textes, renvoie une langue formatée que nous adoptons, modifiant nos propres pratiques linguistiques en retour.

Comment l’IA transforme notre façon de parler : une normalisation linguistique subtile

Des biais culturels révélés : l’IA renforce-t-elle les normes occidentales ?

Une recherche de septembre 2024 met en lumière des biais culturels : les suggestions rédactionnelles d’IA occidentales, lorsqu’elles sont utilisées par des locuteurs d’origines différentes, tendent à uniformiser leur style vers des normes littéraires anglo-américaines. Cela entraîne une perte des nuances culturelles locales . Par ailleurs, une autre étude publiée en avril 2025 souligne un risque croissant : les voix synthétiques utilisées dans les IA vocales peuvent influencer l’intonation, le rythme, voire le registre d’élocution des utilisateurs réguliers, créant un modèle linguistique global standardisé .


Préserver l’authenticité dans l’ère de l’IA

Ce basculement soulève des enjeux majeurs pour la diversité linguistique. Les critiques appellent à une résistance consciente face à cette uniformisation. Certains utilisateurs adoptent déjà une posture active : éviter les termes trop « AI », injecter des modalités locales, ou réintroduire des effets d'émotion et d’humour personnels dans leur langage. Des chercheurs recommandent de préserver l’imperfection humaine comme antidote à la voix uniforme, notamment dans des contextes émotionnels ou culturels forts.


Un défi sociétal : l’IA façonne-t-elle notre identité langagière ?

L’évolution linguistique induite par l’IA n’est pas neutre : elle influe sur la confiance interpersonnelle, l’apprentissage de langues maternelles et étrangères, ainsi que sur la capacité à maintenir un contact culturel-genéré authentique. À la croisée des chemins, la société doit choisir entre une langue efficiente et polie, et une langue vivante et personnelle.



Sources :

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